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Au Coeur Des Silences

Bruits d'écriture et fureur de lectures

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José Carlos Somoza – Clara et la Pénombre

Posted on 21 avril 202015 février 2021 by Au Coeur des Silences

José Carlos Somoza aime les énigmes, et plus particulièrement les énigmes qui ont trait à l’humain, à l’innocence, à la servitude, à la folie, et, comme dans La caverne des idées, le romancier espagnol nous fait réfléchir ici à des questions métaphysiques à travers une enquête où il s’agit de découvrir qui est l’auteur de crimes abominables qui touchent le milieu de l’art contemporain, un art contemporain qui a depuis longtemps franchi les limites de l’inhumain, considérant les êtres comme des toiles, simples médiums pour les artistes les plus fous, cet art contemporain c’est l’art hyperdramatique pour lequel des écoles forment dès leur plus jeune âge des filles et des garçons à se soumettre aux exigences artistiques de ces nouveaux peintres, les corps y sont malmenés, maltraités, contraints à toutes les postures, devant être exposés la plupart du temps nus dans des positions plus qu’équivoques, où l’innocence est bafouée et la perversion vénérée au nom de l’art, où les corps perdant le peu qui pourrait leur rester d’humanité sont considérés comme des objets vendus à des prix hallucinants.

Passant d’un personnage à un autre, Somoza nous offre différents points de vue, autant celui des toiles humaines et des artistes que celui des enquêteurs, tous révélant tantôt leur naïveté, leurs espoirs, leurs doutes, leur dégoût, leurs perversions, nous faisant ainsi nous interroger sur une question essentielle : quelles sont les limites de l’art ? La réponse de Somoza est simple et lapidaire : quand les limites de l’art sont floues, l’œuvre prend le risque de se perdre dans les délires de son créateur, car sans cadre qui délimite notre humanité, l’artiste se soustrait à la réalité et à ses contingences pour donner libre court à sa folie démesurée où la créativité laisse place à la cruauté, comme pour toute autre discipline, il est nécessaire que l’art se soumette à des règles, car ce qui pose question à propos de l’art peut s’étendre à d’autres domaines, jusqu’à quel point peut-on se soumettre à une idéologie, une mode, un système tout entier qui exploite et annihile l’humain ?

Si l’ouvrage est volumineux, il se lit très facilement, la trame offrant de multiples rebondissements et un suspens haletant, et si vous voulez découvrir d’autres romans de José Carlos Somoza, je vous conseille vivement La caverne des idées ainsi que Le Tétraméron.

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