« Elle fut la seule femme que j’aimai dans toute ma vie ; jamais aucune autre n’attira mon regard et ne connut l’étreinte de ma main. »
Telles sont les paroles de Bernard de Mauprat à la fin du roman, paroles que nous rappelle George Sand dans sa notice dans laquelle elle se défend d’alourdir avec ses idées au sujet de la fidélité en amour.

Pourtant il s’agit bien de cela, c’est bien de cette fidélité indéfectible dont nous parle Bernard à quatre-vingts ans passés, de cet amour qui lui a permis de s’élever de cet adolescent farouche, orgueilleux, sauvage et ignare à un être bon, humble, civilisé, éduqué et profondément et sincèrement amoureux pour l’éternité de sa cousine, Edmonde de Mauprat.
Edmée est cette figure révolutionnaire et féministe de la liberté des femmes. Elle veut choisir l’homme avec qui elle souhaite se marier non par soumission à des motifs d’héritage ou de morale religieuse. Elle veut se marier par amour quitte à laisser s’écouler sept années afin d’éprouver son amour et celui de l’autre.
George Sand ne se prive pas tout au long de son roman de diffuser les idées des lumières et tout particulièrement celles de Jean-Jacques Rousseau sur l’éducation et la justice.
Roman miroir à celui de Stendhal, Le rouge et le noir, tant par sa structure que par l’expression de l’ambition du personnage principal, offrant une alternative et un point de vue féminins au destin de Julien Sorel.